LA VIDEO SURVEILLANCE AURA T-ELLE UNE LIMITE ?

 LA VIDEO SURVEILLANCE AURA T-ELLE UNE LIMITE ?

De : ANTI-SURVEILLANCE


 

LETTRE OUVERTE A

Mesdames, Messieurs les Maires de France,

De Paris à Marseille en passant par Puteaux, Saint Germain en Laye et Lyon

Après que se soit tenu le salon Expo-protection entre le 2 et le 5 novembre 2004 -salon international dédié à tout l’arsenal sécuritaire- se tient deux semaines plus tard une formation sur la vidéosurveillance, mise en place par une association proche de l’UMP et dont vous êtes les principaux participants, vous les maires de France.

 

Alors que les médias parlent de votre malaise, voire de votre grogne face à la désertification et la casse du service public, ne doit-on pas voir le problème de la vidéosurveillance et de l’insécurité au sens général du terme, comme un détournement intellectuel, une poudre électoraliste et fascisante jetée à vos yeux d’élus, afin de faire croire que l’ennemi ne siégerait pas tant dans les bureaux des multinationales que dans vos quartiers « difficiles » ; que la misère engendrée par la situation économique mondiale n’est pas responsable des problèmes sociaux ; que la précarité de l’emploi voire l’emploi lui-même ne sont pas sources de pauvreté et de mal-être ; que les 7 millions de pauvres Français l’ont bien voulu ? Pourquoi choisir ainsi la vidéosurveillance si ce n’est pour tenter de refréner des velléités sommes toutes très humaines, comportements liés aux frustrations, aspirations au bonheur marchand que les publicitaires nous livrent tous les jours en 4×3 sur les murs de la plupart de nos villes et campagnes et que la télé ne cesse d’entretenir, mais que de moins en moins de français ne peuvent supporter ni financièrement ni psychologiquement.

 

A ces questions, à ce choix politique et social, préférerez-vous faire le choix de la répression imbécile et dépenser un argent qui serait bien mieux affecté ailleurs ?

 

La vidéo-surveillance ne sert à rien, aucune étude n’a prouvé l’effet de la vidéosurveillance sur la baisse du taux de délinquance. Non seulement, elle coûte chère mais elle détruit lentement nos libertés individuelles et collectives en quadrillant peu à peu l’hexagone d’un réseau de renseignements. Ce processus de vidéosurveillance est d’autant plus dangereux et incontrôlable qu’il est privé, répondant à des intérêts privés de partis, individus ou entreprises. La Loi n°95-73 du 21 janvier 1995 d’orientation et de programmation relative à la sécurité, sous Pasqua restreignant celle n° 78-17 du 6 janvier 1978 légalise la vidéosurveillance sur l’espace public. 7 ans plus tard, 185 villes ont adopté la vidéo-surveillance (chiffres 2002). En passant des caméras analogiques aux numériques ; en créant des quartiers protégés pour « riches » comme à Toulouse (plus de 22 résidences sécurisées) ; en développant la biométrie et bientôt, l’identification par ADN, nous pouvons légitimement nous demander quel type d’avenir à la sauce ultra-libérale nous est préparé ?

 

Le pire restait à venir, puisqu’en 2004, la Loi Perben 2 n°2004-204 du 9 mars dernier, portant sur l’adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité renforce et élargit la compétence du pouvoir de la police (cf. art. 706-96). Ainsi le champ est ouvert à tous les abus et à tous les prétexte possibles pour introduire la vidéo-surveillance, sans consentement des intéressés, dans un domicile ou un lieu privé . Bien évidemment, ces pratiques autorisées ne peuvent que nous atterrer tout en nous terrorisant.

 

Pourtant, et malgré tous ces risques, nous sommes certains que les animateurs de cette « formation à la vidéo-surveillance », ne vous tiendront pas de discours mitigé ou critique sur ce système, d’autant moins que quelques exposants du salon cité plus haut doivent bien encore séjourner dans la région parisienne. C’est pourquoi, nous vous proposons de vous laver l’esprit de toute la pollution idéologique que vous allez subir et de venir débattre avec nous autour des risques et enjeux de la vidéo-surveillance, ainsi que de sa dérive intrinsèquement fascisante.

 

Veuillez, Mesdames, Messieurs, recevoir nos sincères salutations militantes et réfractaires à tout contrôle abusif.

 

Paris, le 18 novembre 2004

POUR LE COLLECTIF ANTI-VIDEO SURVEILLANCE D’ILE DE FRANCE

Guillaume DE GRACIA : 06 08 30 5329 Marie-Claude Bonneville : 01 42 64 37 79

LE COLLECTIF ANTI-VIDEO SURVEILLANCE D’ILE DE FRANCE antivideo-idf_l@samizdat.net Alternative-Libertaire, Paris -association Decile, Mantes-La-Jolie -association Espaces Publiques, St Germain-en-Laye, Motivé-es !, Colombes, association Chiche-Paname, Résistons-Ensemble, Paris et association Souriez-Vous-Etes-Fimé-es, Paris.

De : ANTI-SURVEILLANCE

Source : Bellaciao.org

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